Un chef d'œuvre de la littérature... ou pas !

L'histoire:

On m’appelle le Défloreur.
Parce que je n’aime coucher qu’avec un seul type de femmes : les vierges.
Je paie le prix fort pour ces expériences. Et parfois, ces femmes ne veulent même pas que je les rétribue.
J’aime leur étroitesse, leurs larmes. Je prends mon pied en voyant les gouttelettes de sang sur les draps. Tous les hommes ont des fantasmes. Il se trouve que je suis assez riche pour financer les miens.
Lorsque Monroe entre dans ma vie, elle est écrasée par un gros prêt étudiant qu’elle ne pourra jamais rembourser. Et pour couronner le tout, elle doit payer le traitement anticancéreux de sa mère… même si elle l’a perdue. Elle croule sous les dettes et n’a pas beaucoup d’options pour s’en sortir.
Une seule, en fait.
Vendre sa virginité au Défloreur.

 

 

 

 

Pourquoi ai-je lu ce livre ?

Je me devais de sauver les jeunes filles en fleur qui auraient voulu lire ce livre... et qui auraient pu penser que ce livre est un chef d'œuvre, car c'est très loin d'être le cas.

 Qu'est-ce qui ne va pas avec ce livre ?

Je vous laisse en juger par vous-même avec la critique qui suit...

༺ꕥ༻❀༺ꕥ༻

 
Pour commencer, le livre est rempli d'incohérences. Et c'est juste lassant de constater que l'auteur n'a fait aucune recherche pour étayer ses dires.

L'héroïne passe son temps à se plaindre qu'elle n'a pas assez d'argent pour s'acheter à manger. Donc, elle se gave à chaque repas qu'elle fait avec le héros, à tel point que ça en devient ridicule (« Je choisis le steak. Ce plat devrait me tenir plusieurs jours ». Il lui reste une centaine de dollars pour deux semaines : c'est largement suffisant pour une personne seule pour s'acheter à manger (je suis seule, et je fais 50€ [56$] de courses pour moi par semaine, et je me fais plaisir).
Son côté « petite fille malheureuse » est proprement agaçant, car pas crédible du tout. Le texte manque d'émotions et d'empathie. Le vocabulaire est médiocre (on ne reste que dans les verbes et adjectifs de base), le texte est truffé de suites de passé-simple imbuvables, de répétitions agaçantes, de problèmes de concordances de temps, et surtout d'incohérences. 

Il n'est pas très difficile de calculer quand dans la 1° citation, elle est censée toucher plus de 5000$ par mois ; alors que dans la deuxième, elle ne touche plus que 3500$.

Je vais vous épargner les autres incohérences, parce que sinon, vous n'arriverez pas au bout de cet article... (enfin, quand même, l'histoire du bonnet pas C — donc B — qui représente des gros seins, ça m'a super traumatisé).

Peut-être devrions-nous parler du style de l'auteur. Je pense qu'elle a réinventé le style romantique. C'est tellement bas de gamme que j'en suis restée pantoise. Comment peut-on écrire des trucs aussi mauvais ? Rassurez-moi, c'est juste pour l'argent qu'elle fait ça, hein ? (vu le prix de l'ebook...)

Je vous passe le reste du romantisme, parce qu'il y en a des tonnes, à lever les yeux au ciel toutes les 4 phrases. Et ne me dites pas que c'est une question de goût. C'est juste mal écrit. Il y a des auteurs qui parlent de queue, de sexe, de baiser, et d'autres trucs très érotiques et c'est bien plus profond (j'ai envie de dire).

Ce livre est un condensé de clichés. Je pense que l'auteur a fait une liste pour tous les mettre dedans. Et pas les meilleurs clichés ! C'est misogyne, rétrograde, macho, sexiste, (si je trouve d'autres synonymes, je vous les mets), et tellement stéréotypé que ça en est risible et navrant.

En dehors de ça, les personnages sont plats, sans saveur : tout au long de l'histoire, ils ne font que se dire qu'ils sont sublimes, beaux, magnifiques, parfaits, etc. C'est in-su-ppor-table !
Le héros a un problème avec son égo : il n'est pas vénère parce que Simone (la pute) l'a trompé avec son frère, mais parce qu'on s'est moqué de lui dans les médias !!! Et il n'arrête pas d'en parler ! Du début à la fin... C'est la seule chose qui l'énerve... non mais allô, quoi !
L'héroïne, comme je l'ai déjà dit, fait sa petite malheureuse : elle vend sa virginité pour payer ses dettes. Mais à chaque fois qu'elle doit passer à l'acte, elle se dégonfle. Parce qu'elle trouve que c'est pas correct, toussa (on la comprend, no soucy). Mais, alors qu'elle ne veut pas perdre sa virginité "pour rien", elle suce à tout va ! C'est d'un mauvais goût incompréhensible : je ne couche pas, c'est pas correct, mais je te suce volontiers (et comme une star du X en plus : langue aplatie, gorge profonde, la totale). J'ai juste envie de dire : wtf ?!?!?
Avec cela, il n'y a aucun suspens, même l'histoire de la signature ! C'est extrêmement insipide, les dialogues sont creux (quand ça ne parle pas bouffe, ça parle de leur beauté), les tenants et les aboutissants ridicules.

L'histoire est superficielle. L'auteur ne rentre dans aucun détail. Le héros s'entraîne, mais on ne saura jamais à quoi (jogging, salle de sport, squash ?), les personnages secondaires sont présents mais s'ils n'étaient pas là, ça n'aurait rien changé à l'histoire car ils ne servent à rien : quasiment rien n'est dit sur eux. À part Simone la pute, et Coen le traître. Le seul perso que j'ai apprécié, c'est Wyatt... et encore, léger, parce qu'il n'apparaît pas beaucoup. Les détails sur les entreprises sont minimes ainsi que sur la vie personnelle des héros. Comment pourrions-nous avoir de l'empathie pour eux avec ça ?!?

À côté de ça, il y a des récurrences gênantes. J'ai presque envie de dire du bashing...

Mais je crois que le pire, pour moi, reste le message que délivre cette histoire. À savoir : 
— que la douleur, c'est sexy
— la femme n'est qu'un objet sexuel pour les hommes
— avoir mal pendant l'amour, c'est pas grave tant que monsieur prend son pied
— avoir mal en faisant l'amour, c'est excitant
 ...
Voici le message que vont comprendre les gamines et jeunes adultes qui vont lire ça :
 

 Avant de finir cette chronique, je vous laisse quand même les meilleurs moments. Parce que même si on en a bavé (en Lecture Commune. Juré, on a failli décédé), on a tellement ri qu'on s'en rappellera pendant de nombreuse années (et plus).

Y'en a 10.000 autres, mais ça devient impossible de tout mettre

Ah j'ai oublié une truc important : les héros ne font aussi que parler de la bite de monsieur qui est énooooorme (je crois que vous vous en êtes aperçu dans les citations).

En bref, cette histoire ressemble à mauvais film porno (super mal joué, en plus). L'auteur a utilisé tous les codes de la beaufitude... elle pouvait pas faire mieux. Elle a juste écrit une histoire, elle ne l'a pas raconté. Elle a aligné des mots, bout à bout, sans saveur, et sans émotions. C'est plat et vide.

Et désolée, je ne dirais pas que c’est juste mon goût. Je ne peux pas défendre une telle littérature et dire « mais c’est pas grave, lisez-le ». Quand on écrit « elle pleure, je lui fais mal, je trouve ça sexy, ça m’excite », on peut pas dire « c’est juste mon goût »...

Pour conclure, je dirais : ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit (oh mince, des répétitions...). Soyons clairs : en aucun cas, je ne traite les fans de ce livre de débiles ou autres joyeusetés. Même si j'ai du mal à comprendre pourquoi elles aiment, je ne pense rien de méchant d'elles. Je suis juste un peu triste de voir qu'elles ont de l’appétence pour une si mauvaise littérature.

Je dédie cette chronique à Mady, Hope, Felicity, Hend,  Ëline, et Audrey. J'espère qu'on se retrouvera pour d'autres fous rires.